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Une évocation de Raoul Ducrocq, résistant tué le 3 septembre 1944 au bois de Thiembronne

Le défilé de la Libération des 27 et 28 mai 2017 (de Bourthes à Etaples) fut l’occasion d’évoquer le résistant que fut Raoul Ducrocq (1910-1944) de Campagne-lès-Boulonnais.

 

Raoul David Léon Ducrocq est né le 3 janvier 1910 à Campagne-lès-Boulonnais, fils de Ferdinand et de Marie Léonie Carpentier, des cultivateurs. Il fait partie d’une famille très nombreuse dans laquelle on trouve son frère Paul Robert Ferdinand, né le 15 août 1921 et sa sœur Denise Jeanne Marie, née le 31 mars 1908, mariée en 1932 à Beussent à Marius Pierre Fréderic Boulogne, né à Campagne le 25 novembre 1906. Raoul a effectué son service militaire au 110e régiment d’infanterie. Il épouse le 1e mai 1935 à Beussent Germaine Laisné. Il est père de trois enfants, nés entre 1938 et 1944 : Raoul, Thérèse et Rolande et tenait une ferme, rue des Croisettes.

 

Mobilisé en septembre 1939 au 73e RI, puis dans un corps franc, avec le grade de sergent, sa conduite lui vaut une croix de guerre précoce pour une action dans la forêt de la Hardt, en Alsace du Sud. Il poursuit la campagne à Annecy comme instructeur (mitrailleuses) avant de rejoindre les Chasseurs alpin. Démobilisé en juillet, il rejoint sa ferme de Campagne-lès-Boulonnais.

 

Dès son retour, il montre ses sentiments gaullistes et organise un petit groupe de résistants qui se lance dans la propagande antiallemande par des inscriptions murales ou par la diffusion de tracts de la RAF. Les choses deviennent plus sérieuses en 1942 quand lui et son groupe sont intégrés au sein de l’Organisation civile et militaire, sous la responsabilité du commandant Lhermitte. Il participe ainsi à des transports d’armes, notamment le 27 novembre 1943 quand sa ferme accueille un dépôt d’armes et d’explosifs venus des parachutages du secteur d’Auxi-le-Château et qu’il va récupérer à l’école d’Humbert. Raoul devient responsable du groupement d’Hucqueliers en 1944, au moment de la formation des FFI et à ce titre il instruit ses jeunes recrues, accomplit les diverses tâches que lui confient ses supérieurs, notamment dans le domaine du renseignement (fourniture de plans d’atterrissage, rampes de lancement de Renty, Bellevue, Beaumetz-les-Aire, Nielles-lès-Bléquin, Enguinegatte, etc…). Sa ferme accueille des réfractaires au STO et éventuellement des aviateurs alliés qui passent ensuite par le réseau Fillerin. Tel est le cas de Paul Marriot en janvier 1944, de Furniss-Roe en février.

 

En juin 1944, le commandant Lhermitte, chef du secteur OCM établit son poste de commandement dans la ferme de Raoul. A l’annonce du débarquement, Raoul et quelques-uns de ses hommes (son groupe aurait compté 82 hommes pour l’ensemble du canton) tiennent pendant huit jours le maquis dans le bois de Thiembronne. En juillet et août, son groupe effectue les sabotages demandés, sur les lignes téléphoniques autour de Campagne le 13 juillet, sur les voies ferrées à Rumilly le 2 août. Le 1e septembre, trois hommes de son groupe accompagnent le commandant Lhermitte pour des opérations autour d’Esquerdes et de Saint-Omer. Avec le reste de ses hommes, Raoul gagne le bois de Thiembronne où il est tué le 3 septembre 1944, dans le Bois de Thiembronne, lors d’une échauffourée avec trois Allemands de rencontre.

 

Son engagement dans la Résistance lui vaut une croix de guerre posthume et le grade de lieutenant. On ajoutera que son frère Paul et son beau-frère Marius Boulogne l’ont souvent secondé dans sa tâche patriotique.

 

René Lesage

CHHP

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