La 21e division d’infanterie, commandée par le général Lanquetot, est une division d’active qui recrute essentiellement ses hommes en Bretagne et en Vendée. Mobilisée en septembre 1939, elle participe dans les première semaine à la petite offensive de la Warndt, avant d’être placée en réserve en Lorraine. En novembre 1930, elle est rattachée à la 7e armée et est transférée vers le Boulonnais (secteurs de Desvres, Samer, Escoeuilles). En avril 1940, elle se rapproche de la frontière, vers Hazebrouck.
Le 10 mai 1940, devant l’invasion, la 21 e division monte en Belgique et va tenir des positions sur les bouches de l’Escaut, à l’ouest d’Anvers. Dès le 17 mai, la division est repliée, aux fins d’embarquement, car la situation militaire s’est dégradée, avec l’effondrement du front survenu vers Sedan. Le général Lanquetot, reçoit l’ordre de transporter sa division vers Beauvais pendant que ses unités gagnent le secteur d’Armentières-Berguette, au prix des pires difficultés ferroviaires. Le 21, Lanquetot par en reconnaissance vers la Somme pour étudier la possibilité de son franchissement, mais la vallée est déjà aux mains des Allemands. Lanquetot se replie vers Boulogne et, après avoir pu renouer un contact avec un échelon supérieur du commandement, il reçoit l’ordre de défendre la ville, normalement avec sa division qui doit faire mouvement vers le port en empruntant la voie ferrée Arques-Boulogne.
Le 22 mai, un tiers de la division (4 bataillons d’infanterie sur 9, 2 batteries d’artilleries sur 15) fait route vers Boulogne et au gré des débarquements, on met en place des positions de défense en des points stratégiques (les carrefours de Nesles-Neufchâtel, de Samer, deDesvres) en intégrant, au passage, les enfants perdus d’autres unités, laissés sans consigne et sans chef. Ces points d’appui se heurtent aux blindés allemands et ne tardent pas à être submergés, au prix d’une défense farouche et pied à pied. Les éléments rescapés tentent de gagner Boulogne et l’Aa. Certains éléments d’artillerie de la division, en cours de transport, se trouvent surpris par les avant-gardes blindées allemandes: c’est le cas à Longfossé, c’est la cas à Lumbres (5 tués du 35e RAD). Dans la soirée du 22 mai, deux bataillons du 48e RI, stationnés à Berguette, reçoivent l’ordre de rejoindre Boulogne par voie terrestre, mais se heurtent rapidement à des éléments d’une division SS à Blessy et Witternesse. Il s’ensuit dans la nuit qui suit, un combat violent, meurtrier pour les Français (78 tués), mais aussi pour les SS, et les deux bataillons son capturés.
Quant au général Lanquetot, il lui revient la tâche de défendre Boulogne, avec des troupes de rencontre, dont des Britanniques, qu’il rassemble et commande, pour un combat que ne peut guère durer au delà de la matinée du 25 mai.
Quant au reste de la division (5 bataillons d’infanterie, 13 batteries d’artillerie, un élément hippomobile du 27e GRDI), il se replie vers Dunkerque, afin de contribuer à sa défense. Certains de ses éléments essaient d’interdire le passage de l’Aa et du canal de Neufossé entre Watten et Saint-Omer, dans la journée du 23 mai, avant de se replier.
Du 24 au 27 mai, le 137e RI dans sa totalité, le bataillon restant du 48e RI, assurent la défense de l’Aa entre Bergues et Watten. Ils sont alors intégrés dans le SFF (secteur fortifié des Flandres). La poussée allemande du 27 mai, assez meurtrière pour les soldats français, oblige le commandement à ordonner le repli du SFF sur le canal de la Colme et les éléments restants de la 21e DI occupent des positions défensives à l’est de Bergues. Ils résistent comme ils le peuvent à l’assaut de deux divisions allemands, afin de protéger au mieux le rembarquement des troupes franco-britanniques. A terme, ils sont obligés de céder. Certains groupes pourront rejoindre l’Angleterre et revenir en France pour les derniers combats. La plupart des hommes seront capturés.
Photos:
- l’exposition en la gare de Lumbres (les Bretons de la 21 e DI)
- La fille du commandant Lucien Haye, tué dans le combat de Lumbres, recevant les lettres de sa mère adressées à la mairie de Lumbres
- René Lesage, évoquant le parcours de la 21e DI
- Une classe d’une école de Lumbres sur l’exposition: la nécessité de ne pas oublier